vendredi 1 juin 2007

Le PQ recule!

Impossible de voir cela autrement.

Il faut tout d'abord noter que j'ai su hier que des 300 millions demandés par le PQ, 50 étaient déjà inclus dans le budget. Or, l'impasse a été réglée avec 111 millions, soit le 60 initial du PLQ + le 50 millions déjà prévu dans le budget + 1 dernier million pour la chance.

Autrement dit, le PQ n'a pas gagné grand chose depuis la dernière proposition du gouvernement, qui était de 60 millions. Pourtant, aujourd'hui il recule. Il a beau déclarer : "Nous allons voter contre", en empêchant la plupart des députés de venir, il laissera le budget passer. Ce qui revient à l'appuyer.

Il est étrange qu'en ayant les moyens de négocier le budget ou encore de faire tomber le gouvernement, ce qui aurait permis, à moyen terme, un nouveau budget, plus près des aspirations péquistes (puisque ni l'ADQ ni le PQ n'auraient gaspillé des centaines de millions en baisses d'impôt), le PQ abandonne. Il s'agit d'une question de calcul politique. Il préfère attendre le retour de Mme Marois et l'augmentation de ses finances pour partir en élections. D'un point de vue partisan, c'est une sage idée. Du point de vue des convictions, il s'agit d'une entente qui usurpe les convictions alléguées du PQ.

J'aimerais noter, toutefois, que le parlement minoritaire a survécu. Plusieurs, dont l'ancienne ministre Liza Frulla, martèle sur toutes les tribunes que les parlements minoritaires sont instables et, par conséquent, que les modes de scrutin favorisant de tels parlement sont à proscrire. J'ose ainsi m'opposer à eux. il est vrai que, par définition, un parlement minoritaire est plus instable qu'un parlement majoritaire. Par contre, il permet (et demande) du compromis et plus de souplesse de la part de ses acteurs. Comme il lui fait au moins l'appui de deux partis pour fonctionner, ses actions sont conformes à une plus grande part des désirs des électeurs. Ce qui peut causer la défaite d'un parlement minoritaire,au fond, ce n'est pas le fait qu'il soit minoritaire en tant que tel, mais bien l'intransigeance des acteurs qui le peuplent.

J'aimerais aussi souligner, dans un esprit très partisan, qu'un compromis budgétaire est survenu dans l'histoire récente du Canada. Il s'agit de celui échangé entre le PLC et le NPD, en 2004. À cette période, le NPD est allé chercher 4 milliards, ce qui représente environ 1 milliard à l'échelle du budget québécois. À ce niveau, le NPD a prouvé que les parlements minoritaires pouvaient être efficaces et rejoindre une plus grande part de la population, tandis que le tandem PLQ-PQ a été trop intransigeant et a demandé des changements trop modestes au budget pour qu'ils soient significatifs.

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